Après Bressuire et Châtellerault, direction la ville de Niort dans le département des Deux-Sèvres. C’est ici que nous accueille Jordan, chargé de recrutement depuis près de 10 ans au sein de l’agence d’intérim à Niort. Il nous parle de son quotidien, des métiers en tension et de son expérience inoubliable au Togo lorsque son patron lui a permis de prendre un congé de solidarité internationale.
Je te laisse te présenter ainsi que ton parcours
Je m’appelle Jordan et j’ai 30 ans. Je suis originaire de Sarrebourg, une ville de l’Est de la France.
Concernant mes études, j’ai obtenu un DUT technique de commercialisation à La Rochelle et c’est lors de ces études que j’ai découvert le recrutement. J’ai fait un stage dans un cabinet de recrutement spécialisé dans les métiers de l’IT et de la pharmaceutique à Paris. I J’ai ensuite voulu partir à l’aventure pour apprendre une nouvelle langue. J’ai quitté la France pour Manchester où j’ai exercé le métier de professeur de français dans un collège. Cette expérience m’a beaucoup plu, j’ai découvert un pays et ses coutumes, j’ai dû m’adapter à une autre éducation que la nôtre. J’ai pu voyager et tout cela m’a rendu autonome.
Quand mon contrat a pris fin, je suis rentré en France avec comme objectif de trouver un poste de chargé de recrutement ou de commercial.
Comment es-tu arrivé chez Agentis ?
J’ai appris par une connaissance que l’agence d’intérim à Niort recrutait un assistant recrutement. J’ai postulé et j’ai rejoint l’aventure en mai 2013 pour m’occuper de la partie délégation des intérimaires et des contrats de travail. En 2015, j’ai évolué sur le poste de chargé de recrutement que j’occupe toujours aujourd’hui.
Peux-tu nous présenter votre agence d’intérim à Niort ?
Avec plaisir ! Elle a ouvert ses portes en 2011 en centre-ville, à quelques pas de la gare SNCF. Cet emplacement est stratégique puisqu’il est facilement accessible en voiture. Nous avons un parking gratuit pendant une heure juste à côté de l’agence. Il y a encore peu de temps, nos concurrents étaient dans le même quartier mais progressivement ils déménagent à l’extérieur de la ville, dans les zones commerciales.
Notre agence d’intérim à Niort est très lumineuse et spacieuse. C’est un lieu convivial où nous accueillons les candidats et intérimaires autour d’un café.
Dans l’agence, nous sommes 4 salariés permanents. Béatrice est responsable d’agence, Emma est assistante de gestion et Adeline est commerciale spécialisée dans l’industrie. Béatrice et Emma ont participé à l’ouverture de l’agence en 2011 tandis qu’Adeline est arrivée en 2021.
Quelles sont les spécialités métiers de votre agence ?
Près de 60% de notre activité est représentée par le bâtiment second-œuvre et TP. Nous n’avons pratiquement pas d’offres dans le gros œuvre. Nous avons environ 25% de clients dans le tertiaire et les services. Adeline a pour objectif de développer la partie industrie.
Combien d’intérimaires comptez-vous au planning ?
Nous avons entre 110 et 115 intérimaires au planning chaque semaine. Au quotidien, c’est beaucoup à gérer mais nous sommes bien organisés et avons l’habitude de ce rythme intense. Parmi eux, nous avons deux CDI-intérimaires. Nous aimerions en signer des nouveaux dans les semaines et mois à venir.
Avec quels types d’entreprises travaillez-vous ?
Nous avons beaucoup de PME et TPE spécialisées dans le BTP second-œuvre. Dans l’agence, nous comptons presque un intérimaire pour une entreprise. Nous avons aussi parmi nos clients des grandes sociétés notamment les assurances qui font appel à nos services pour recruter des commerciaux, des conseillers à distance, des professionnels des RH et de la formation.
Travaillez-vous avec les autres agences du réseau Agentis ?
Oui, notamment quand un client hors de notre secteur géographique nous sollicite pour un recrutement. Nous appelons l’agence la plus proche du poste pour que nos collègues prennent le relais. Il nous arrive aussi de nous échanger des profils de candidats lorsqu’ils sont mobiles et qu’ils peuvent répondre à des besoins.
Comment se porte le marché de l’intérim à Niort ?
Nous bénéficions d’un bassin tertiaire assez important avec beaucoup d’opportunités de placements directs en CDI et CDD. En 2021, nous avons dépassé nos objectifs de placement. Et en mars 2022, on est déjà bien parti pour exploser les chiffres ! Nos clients recrutent beaucoup en CDI et CDD pour éviter au maximum le turn over.
Il faut savoir que Niort est la capitale des assurances. C’est ici que se trouve la majorité des sièges sociaux des assureurs, ça a des impacts directs sur le marché de l’emploi tertiaire. Nous avons aussi un pôle universitaire important où des formations en statistiques, informatique, banque et assurances sont proposées.
A Niort, le taux de chômage est à 5,4%, nous sommes presque en situation de plein emploi et c’est problématique. D’après Pôle emploi, 48 métiers sont en tension tous secteurs d’activité confondus. Pour 60 000 habitants, il y a une vingtaine d’agences d’intérim à Niort, sans compter les cabinets spécialisés.
Quelles sont vos actions pour attirer de nouveaux candidats et clients ?
Nous sommes en contact avec la mission locale, l’agence Pôle emploi de Niort, l’AFPA et le Greta. J’interviens lors des jobdating organisés par nos partenaires pour rencontrer les candidats.
Je parraine également des jeunes pendant quatre à six mois pour leur donner des clés de réussite dans leur recherche d’emploi à Niort. J’ai un exemple concret qui me vient en tête d’ailleurs ! L’un de nos CDI-intérimaires est un électricien qui a obtenu un CAP grâce à nous. C’est un mineur isolé arrivé en France il y a peu de temps. Il était démotivé, ne trouvait pas de travail malgré sa bonne volonté. Je l’ai parrainé et l’ai fait monter en compétences en tant qu’électricien réseau. Nous l’avons ensuite embauché en CDI-I et nous l’avons aidé à trouver un logement. Aujourd’hui, il travaille à temps plein chez un client qui est très content de lui.
Proposez-vous des formations professionnelles à vos intérimaires ?
Oui, dès que l’on détecte un besoin de formation, on prend le temps d’en discuter avec l’intérimaire et de vérifier qu’il est en adéquation avec les besoins de nos clients pour être certain de pouvoir le placer après son parcours de formation.
Nous avons déjà permis à des intérimaires d’obtenir un Caces, un permis de conduite d’engins ou encore une habilitation électrique. Nous avons actuellement une personne en reconversion professionnelle qui passe son CAP électricien.
Quels sont les métiers pénuriques à Niort ? As-tu des explications ?
Dans le secteur du transport, les chauffeurs sont presque inexistants. Même constat dans le second œuvre avec les électriciens, plaquistes, maçons et carreleurs. Ce sont des métiers très pénuriques sur lesquels le taux de chômage est très bas. Tous les professionnels sont en poste et ils sont sans doute bien dans leur entreprise donc ils ne cherchent pas ailleurs.
Je pense que la pénurie de profils est multifactorielle. Il y a sans doute un désintérêt des jeunes pour les métiers du BTP et du transport. Il s’agit de professions qui ne sont pas valorisées par les professeurs et les parents, malheureusement. J’imagine aussi que les personnes qui avaient tendance à bouger sont moins mobiles.
Combien de temps durent les contrats que vous proposez ?
Quand il s’agit de missions d’intérim, elles durent plusieurs semaines pour commencer, histoire de tester les compétences de nos intérimaires. Ensuite, nos clients ont tendance à les prolonger sur plusieurs mois en fonction de leurs besoins, voire à embaucher le personnel. Depuis le début de l’année, plus de 50 intérimaires ont étaient embauchés en CDI ou CDD après une période d’essai en intérim.
Selon toi, pourquoi vos intérimaires choisissent de travailler en intérim ?
Nous avons des chauffeurs, plaquistes, téléconseillers, agents administratifs, électriciens et menuisiers qui ont longtemps refusé d’être embauchés en CDI malgré les nombreuses propositions. Finalement, ils ont accepté pour mener des projets d’achats personnels. La situation liée à la crise sanitaire a sans doute aussi eu un impact sur leur décision.
Dans tous les cas, l’intérim reste un tremplin idéal pour intégrer une entreprise. Le processus de recrutement est très rapide, ce qui permet d’accéder à des postes peu importe l’expérience professionnelle en poche.
Dirais-tu que l’intérim est une aventure tous les jours ou plutôt une routine ?
L’intérim c’est vraiment une aventure. S’il y a quelque chose de routinier, je dirais que c’est le fait de recommencer un recrutement qui devait être finalisé mais qui finalement n’a pas abouti. Au moment où tu penses que c’est bon, le client te sollicite pour 7 nouveaux postes !
Nous travaillons avec et pour des clients, candidats et intérimaires très différents. C’est ce que j’adore dans mon métier ! Aujourd’hui, je me positionne comme un expert des métiers pour lesquels je recrute. C’est en visitant les postes de travail, les ateliers, les chantiers que nous apprenons les spécificités des métiers. On se forme constamment au contact de nos clients et de nos intérimaires. J’aime me challenger, aller vers des métiers que je ne connais pas et mener l’enquête. Bref, j’adore la diversité !
La politique RSE dans votre agence d’intérim à Niort
En 2019, vous avez obtenu le label RSE confirmé par l’AFNOR. C’est une reconnaissance importante qui fait partie de votre ADN.
Que peux-tu nous dire sur vos actions RSE ?
Dans chaque agence d’intérim, nous avons un ambassadeur RSE. Il propose des actions à mener tout au long de l’année et nous en avons déjà réalisé beaucoup !
Tu as des exemples à nous présenter ?
Oui, surtout une action qui m’a particulièrement marqué à vie.
Fin 2018, Christophe Ducreau, PDG de la société Agentis, a proposé à deux salariés permanents de prendre un congé de solidarité internationale en choisissant de soutenir une association de la région Poitou-Charentes. Avec ma collègue Jessica de l’agence d’intérim de La Rochelle, nous nous sommes portés volontaires et avons trouvé une association locale qui a acheté des terres au Togo pour y créer un centre de formation.
Pendant 15 jours, nous sommes partis au Togo afin de sensibiliser la population locale à l’environnement. Nous avons posé une semaine de congés payés et l’autre semaine était prise en charge par notre employeur. Avant de partir, nous avions réalisé une collecte d’argent pour acheter des kits solaires sur place afin que les Togolais aient de la lumière.
Pendant notre séjour, nous étions logés chez l’habitat, c’était un dépaysement total ! Nous avons vu des choses qui sont impensables chez nous, en France. C’est une expérience que je n’oublierai jamais et à laquelle je repense souvent.
Pourquoi la RSE est-elle si importante pour vous chez Agentis ?
Cela faisait partie de la personnalité de Valérie et Christophe Ducreau. Dans leur vie personnelle, leur quotidien, leur manière d’être, la RSE était très ancrée donc forcément, cela fait partie de l’entreprise qu’ils ont créée.
Dans mon cas, je pense même que ça a été un critère de recrutement quand j’ai postulé pour rejoindre l’agence d’intérim à Niort !