Après le burn-out et le bore-out, découvrons le brown out, aussi appelé “le phénomène des jobs à la con” par des sociologues et des anthropologues. Vous ne trouvez plus de sens à votre travail ? Peut-être souffrez-vous d’un mal-être professionnel qu’il faut stopper rapidement en suivant nos conseils.
Le brown out ou la baisse de l’engagement d’un salarié
Les termes anglais “brown out” sont utilisés pour désigner une coupure d’électricité, une chute d’énergie ou encore une panne de courant. On peut le traduire en français par l’expression populaire “manque de jus”. Dans le monde professionnel, un salarié atteint de ce syndrome est une personne qui n’a plus aucune énergie pour accomplir ses tâches. Cela se traduit par une baisse importante de l’engagement.
C’est en 2013 que le concept a été évoqué la première fois par un anthropologue anarchiste américain David Graeber. Son objectif était de dénoncer les dangers des métiers inutiles, appelés “bullshit jobs”, qui sont nés en même temps que les nouvelles technologies. Selon lui et certains de ses confrères, les personnes qui occupent ces métiers “ont le sentiment d’être inutiles” et parfois ne comprennent pas la valeur ajoutée de leurs différentes missions. Toujours selon David Graeber, “les premières personnes touchées par le brown out seraient les cadres, les PDG et les avocats d’affaires” car il s’agit des professionnels ayant un niveau d’études important qui ont tendance à effectuer des missions dévalorisantes au regard de leurs compétences.
Quelles différences avec le burn out et le bore out ?
Contrairement au syndrome du bore out qui est un épuisement par ennui et au burn out qui provoque une fatigue extrême liée à l’amplitude de ses tâches professionnelles, le brown out n’impacte pas les capacités d’un salarié.
En revanche, il n’éprouve plus aucun bien être au travail est totalement démotivé et désengagé, et ne trouve plus aucun sens à son emploi. Il ne faut donc pas confondre tous les maux liés au travail.
Qu’en est-il du brown out en France ?
En 2016, l’institut de recherche international (IPSOS) a réalisé une étude sur 824 travailleurs français. Seulement 34% des répondants estiment que leur entreprise les reconnaît et valorise leur travail à leur juste valeur. Il y a trois ans, plus d’un travailleur sur trois reconnaissait ne pas être motivé par son emploi.
Le saviez-vous ? Tout comme le burn out, le brown out n’est pas reconnu comme une maladie professionnelle en France. En 2019, le syndrome du burn out a fait son apparition comme “un problème associé à l’emploi ou au chômage”. Il est défini comme étant un “syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès”.
Les principaux symptômes du brown out
Pour savoir si votre collègue souffre de brown out, analysez (discrètement) son comportement. Certains signes ne trompent pas ! S’il traîne des pieds, procrastine sans arrêt même les petites missions, refuse de faire des heures supplémentaires ou rechigne à s’investir dans de nouveaux projets, ne vous posez plus de questions. Il souffre d’une perte de motivation importante et il s’agit du symptôme principal du brown out.
Une personne souffrant de ce mal-être professionnel peut également être absente régulièrement. Un petit rhume, une petite toux et le certificat d’arrêt de travail est très vite envoyé à l’employeur. Enfin, contrairement aux personnes atteintes des autres maladies psychiques liées à l’emploi, un collaborateur souffrant de brown out est toujours capable d’accomplir ses missions, il y met cependant beaucoup moins de cœur
Que faire si vous souffrez de brown out ?
La première chose à faire est de vous confier à votre responsable direct. Des solutions adaptées à votre mal-être peuvent être trouvées pour que vous retrouviez votre place au sein de l’entreprise et surtout de la motivation à effectuer vos tâches.
Si aucune issue n’est possible, la meilleure chose à faire est de quitter l’entreprise dans laquelle vous n’êtes plus à l’aise. Vous pouvez démissionner ou bien négocier une rupture conventionnelle individuelle afin de bénéficier des indemnités chômage jusqu’à ce que vous retrouviez un emploi.
Enfin, pour sortir définitivement du brown out, vous devrez peut-être opérer une reconversion professionnelle. Changer de secteur d’activité et de missions est l’occasion idéale pour passer à autre chose et oublier les tracas de votre ancienne profession.