Le cabinet OpinionWay a mené une enquête pour Horoquartz afin de connaître le profil des salariés qui souhaitent plus de souplesse dans leurs horaires de travail. Au total, 2 253 répondants ont accepté de participer. Les résultats révèlent que plus de 80 % des personnes interrogées pensent qu’il est important de pouvoir choisir ses horaires de travail. Cela s’explique par une volonté accrue de trouver un équilibre entre vie perso et vie pro, mais également par les nouvelles méthodes de travail comme le télétravail ou le coworking. Découvrons les résultats de cette enquête qui met fin à plusieurs idées reçues.
Les femmes et les salariés de 40 ans souhaitent plus de souplesse dans les horaires de travail
L’enquête révèle que c’est les salariés qui sont des parents et la “génération sandwich”, les personnes aujourd’hui âgées de 40 à 60 ans, qui sont les plus intéressées par la flexibilité des horaires de travail. D’après Thierry Bobineau, directeur marketing d’Horoquartz, “c’est un âge où les contraintes personnelles sont plus fortes. Les salariés sont coincés à la fois entre des enfants, scolarisés ou pas tout à fait autonomes, et des parents âgés, parfois dépendants. Ils expriment ici des difficultés à concilier contraintes personnelles et vie professionnelle”. Ce ne sont donc pas les salariés de moins de 30 ans qui expriment le plus leur volonté d’organiser autrement leur emploi du temps (78%). Quant aux seniors de plus de 60 ans, ils sont 74 % à espérer plus de souplesse dans les horaires de travail avant de prendre leur retraite bien méritée.
Toujours d’après les résultats de l’étude, 85 % des femmes souhaitent plus de souplesse dans leurs horaires contre 77 % des hommes. Cela s’explique notamment par les contraintes d’éducation et de gestion du foyer familial, qui restent toujours des tâches peu effectuées par les hommes.
43 % des salariés travaillent plus que prévu
43% des salariés interrogés ont déclaré qu’ils travaillent plus que ce qui est prévu dans leur contrat de travail. Du côté des salariés cadres, ils sont 59%, ce qui est tout à fait logique puisque leur statut n’impose pas un nombre d’heures de travail précis. Enfin, certains secteurs d’activité sont particulièrement concernés par les dépassements d’horaires, notamment les services, le commerce, les assurances ou encore l’industrie.
Malgré toute votre bonne volonté, sachez que les heures supplémentaires que vous effectuez de votre plein gré, donc sans l’accord de votre employeur, ne sont pas rémunérées. Avant de prolonger vos journées, faites le point avec votre responsable pour obtenir une rémunération ou pour mieux vous organiser chaque jour.
Attention au nombre d’heures que vous effectuez par jour ! Au delà de 10 heures travaillées, le risque de faire un AVC augmente de 29% par rapport à une personne travaillant huit ou neuf heures. C’est en tout cas ce que révèle une récente étude sur la corrélation entre le temps de travail et les AVC menée par des scientifiques et médecins français. Ne négligez donc pas votre santé, elle est bien plus importante que votre emploi.
Les salariés cadres sont séduits par la flexibilité des horaires
La flexibilité des horaires séduit particulièrement les salariés cadres qui sont 80% à estimer que “leur organisation de travail leur permet de trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle”. Cette souplesse vient compenser le nombre d’heures travaillées, sauf pour un salarié sur cinq qui avoue ne pas réussir à concilier son emploi et sa vie privée.
Enfin, pour plus de 9 salariés sur 10, le garant de l’équilibre des horaires qui permet de concilier vie professionnelle et vie personnelle reste le manager direct. Les femmes sont 93% à le penser contre 88% des hommes, tous secteurs d’activité, tous statuts et tous âges confondus.
Secteurs d’activité et souplesse des horaires de travail
On pourrait s’attendre à ce que les salariés des secteurs d’activité de l’industrie (78%), de la santé (79%) ou encore de l’énergie (75%) soient les plus demandeurs d’une souplesse dans leurs horaires de travail. Et bien non ! Il semblerait qu’ils aient conscience que la flexibilité soit compliquée à mettre en place, et n’ont donc pas d’attente à ce sujet. D’après l’étude réalisée par OpinionWay en 2018, les attentes sont plus fortes dans les transports (82%), les services aux particuliers (83%), la banque-assurance (84%) et le BTP (86%).
Les salariés des grandes villes ne sont pas les plus demandeurs
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les difficultés de transport que peuvent rencontrer les habitants des grandes villes ne les poussent pas à vouloir aménager leur temps de travail. En effet, l’étude révèle que la souplesse des horaires de travail concerne 81% des salariés des grandes villes, contre 87% dans les villes de 100 000 à 200 000 personnes, 87% dans celles de 10 000 à 20 000 âmes et 85% dans celles de 2 000 à 5 000 habitants.
Le présentéisme ou comment faire semblant de travailler
Rester tard le soir au bureau est une pratique courante des salariés français. On appelle cela le phénomène du présentéisme. Nombreux sont ceux qui pensent que travailler jusqu’à 19 heures prouvent qu’ils ont de nombreuses tâches à accomplir. Mais ce n’est pas forcément le cas ! On peut être efficace et productif en seulement cinq ou six heures, il suffit de s’organiser et de ne pas se laisser distraire. Parfois même, le fait de prolonger le temps de présence en entreprise peut renvoyer une image négative à votre manager et à vos collègues.
Ils peuvent se demander ce que vous faites le reste du temps et si vous avez vraiment de quoi vous occuper. En résumé, ce n’est pas l’heure à laquelle vous quittez votre société qui compte, c’est le travail accompli dans le temps prévu par votre contrat de travail.
Les nouvelles organisations du travail poussent à changer les méthodes
Les nouvelles organisations d’un emploi du temps professionnel, comme le télétravail ou les espaces de coworking, incite les employeurs à revoir leur méthode de travail. Gilles André, consultant spécialisé dans le bien-être au travail, recommande “de prévoir des tranches horaires obligatoires de manière à ce que chacun puisse continuer à échanger avec n’importe lequel ou laquelle de ses collègues le plus régulièrement possible.” Ainsi, chacun y trouve son compte et l’équilibre entre vie pro et vie perso est conservé.